L'art de l'ouverture
Un équilibre fragile
Comment être original.e sans sortir un lapin de son chapeau
Tu dois susciter la réflexion sans revenir sur le sujet amené ou posé.
Il ne faut jamais poser de question directe.
Il faut établir un lien pertinent avec une autre œuvre, un autre thème, une autre production artistique, etc., en évitant à la fois les clichés, les banalités, les formules toutes faites ainsi que les généralités. Trouve entre les deux, des ressemblances, des différences ou des nuances. Sois précis.e. Explique clairement le lien analogique que tu proposes.
Reste intellectuel.elle et non émotif.ve.
Sois original.e mais pas trop. Et surtout, ne sors pas un lapin de ton chapeau!
Exemples de clichés à éviter
1. L'étudiant.e faussement enthousiaste
Finalement, il serait intéressant... [remplir la suite avec n'importe quelle idée qui te passe par la tête au moment même de rédiger ta conclusion. Résultat: tout sauf intéressant]
2. L'étudiant.e qui fait semblant d'avoir lu plein de livres mais qui a juste «googlé» vite vite
D'ailleurs, cet.te auteur.e a écrit plusieurs autres livres (X, Y et Z) dans lesquels il y a plein d'autres thèmes qu'il serait intéressant d'analyser.
1 phrase, 2 prises
3. L'étudiant.e qui n'est pas inspiré.e et qui se dit qu'un écrevisse c'est mieux que rien.
Finalement, ce livre est comme la vie donc ÉcReViSsE.
Hein? Quoi?
[Ouverture qui arrive comme un cheveu sur la soupe]
Dis-toi que des fois, dans la vie, «RIEN» c'est mieux qu'un éCrEvIsSe hors-contexte.
4. L'étudiant.e qui s'épate devant une évidence qu'il vient de découvrir.
Au terme de ces réflexions, le courant X est vraiment très différent du courant Y.
Wow! Fascinant... mais encore?
5. L'étudiant.e qui pose une question insignifiante dont la réponse l'importe peu.
En bref, ce livre est intéressant pour plein de raisons, et vous, l'avez-vous aimé?
Ne t'adresse pas à ta lectrice (moi). Ne me pose pas de question, surtout celle-là... c'est certain que j'ai aimé le livre, je l'ai choisi et mis au programme!
6. L'étudiant.e qui n'a absolument aucun esprit de synthèse et qui rappelle l'ensemble des étapes de sa démarche.
Ainsi donc, la nouvelle de Maupassant appartient au réalisme grâce à la métaphore du feu et à la comparaison de l'oreille personnifiée puis aussi grâce à la tonalité réaliste ainsi qu'à l'hyperbole des oeufs et les nombreux détails toujours très objectifs avec une gradation et 3 répétitions. Donc finalement, le texte est bel et bien réaliste pour toutes ces raisons.
Ouf! Si tu es étourdi.e, imagine-moi après 125 copies!
7. L'étudiant.e pressé.e de rendre sa copie qui se dit qu'un proverbe pigé au hasard, dans les pages roses du Larousse, c'est hyper original.
Finalement, «À beau mentir qui vient de loin» (à la fin d'une dissertation qui ne parle ni de mensonge ni d'inconnu.e qui vient de loin). L'art de rater sa cible.
Méfie-toi des proverbes. Ils suscitent parfois des débats ou des discussions intéressantes, mais les garrocher un peu au hasard à la fin de ta dissertation, c'est un raccourci à éviter.
8. L'étudiant.e qui se prend pour la police des moeurs et qui juge les personnages et / ou leurs choix.
Même si ces derniers.ères sont parfois désagréables, retiens-toi. C'est justement l'OBJECTIVITÉ de la dissertation explicative qui fait sa force. Garde tes opinions pour ton compte Instagram!
Finalement, dans la vie, pourquoi être méchant (raciste, homophobe, misogyne, sexiste, égoïste, narcissique, etc.) comme le personnage. D'ailleurs, il n'a pas d'amis. L'argent ne fait pas le bonheur, le personnage est superficiel, arrogant, et il finira seul car il le mérite. Au bout du compte, c'est tant mieux car il n'a pas compris l'essentiel de la vie. Le bonheur est ailleurs!
Et toi? As-tu compris l'essentiel d'une ouverture?
9. L'étudiant.e nostalgique de la vie simple des années 70-80.
Finalement, dans la vie, comme au hockey...
Finalement, dans la vie, une bonne ouverture exige une réelle réflexion, pas un cliché sorti des boules à mites, ni une analogie à 5 cennes.
10. L'étudiant.e pressé.e de passer à autre chose.
En bout de ligne, le roman présente beaucoup de thèmes intéressants à analyser et l'histoire avance tout comme le cycle de la vie!
(Traduction libre: Faque... c'est ça qu'y'est ça, y'est midi, pis j'ai faim!)